"Je crée des outils d’expression qui seront mis au service de l’inspiration des artistes qui les jouent. J’y mets tout mon savoir-faire (le côté artisan) et tout mon savoir-être (le côté spirituel). Je suis un manoeuvrier, je suis au service de l’Oeuvre."

En quoi consiste votre métier ?
Je suis luthier-guitarier. Bien sûr, je répare et règle des instruments existants, mais mon activité réside dans la conception et réalisation de guitares. Actuellement, je concentre mes efforts sur la mère de toutes les guitares électriques : la Telecaster !
 

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Je crois que la question doit être inversée : c’est ce métier qui m’a choisi.

Quelle formation avez-vous suivie ?
Je suis autodidacte. J’ai eu cette chance de pouvoir découvrir par moi-même les arcanes du métier. Pour cela, il m’a fallu développer mon endurance et ma faculté de rebondir sur mes erreurs. Ce que l’on évite si on suit les enseignements d’une bon maître… Hélas !

Quelles ont été les étapes marquantes de votre parcours ?
Je n’ai eu que des étapes marquantes… et ça continue encore et encore.

Quel est (ou serait) votre devise ?
J’aime le simple, l’utile et l’authentique.
 

En quoi votre métier est-il un métier d’art ?
Je crée des outils d’expression qui seront mis au service de l’inspiration des artistes qui les jouent. J’y mets tout mon savoir-faire (le côté artisan) et tout mon savoir-être (le côté spirituel). Je suis un manoeuvrier, je suis au service de l’Oeuvre.

Quel sont les principales sources d’inspiration ?
C’est l’humain qui magnifie ce que la nature lui met à disposition. C’est l’humain dans ses dimensions éthique et philosophique. C’est l’humain fraternel. C’est l’humain complexe et positif.

Quelles sont les principales qualités requises pour exercer votre métier ?
La résilience en est une, ainsi que beaucoup d’exigence dans sa pratique.

Quelles satisfactions retirez-vous de votre métier ?

Ce serait un peu long à énumérer… Je peux résumer en disant que je trouve du sens à ma vie depuis que je peux partager ma passion pour le langage musical.

Quelles sont les difficultés particulières de votre métier ?
Comme toute activité artistique, la principale difficulté est de la faire connaître dans toutes ses dimensions, de donner confiance au public, au point que certains membres de ce public deviennent des acheteurs… La difficulté est de pouvoir vivre de cet art !
 

Quelles sont les plus beaux projets auquel vous avez pris part ?
J’ai co-fondé une belle entreprise JMC lutherie SA avec Céline Renaud. Cette aventure m’a permis d’explorer la lutherie du XXIème siècle au travers d’inventions liées à la valorisation du bois d’harmonie : des supports de résonance pour les montres à sonnerie ou les « Soundboards », haut-parleurs réalisés selon des techniques de lutherie. Au travers de ces activités, j’ai eu l’occasion d’accompagner de très nombreux projets inventifs.

Quelle est l’anecdote la plus "croustillante" de votre vie professionnelle ?
Ahah ! Petit curieux va !

Comment voyez-vous l’avenir de votre métier ?
J’ai le sentiment que les gens, la société en général, souhaitent donner du sens à ce qu’ils s’offrent. Il semble qu’ils en aient assez des achats compulsifs liés à une culture de la consommation qui prône une accumulation de biens pour trouver le bonheur… J’ai donc bon espoir qu’ils s’aperçoivent que les valeurs spirituelles et artistiques les nourrissent mieux… Et donc qu’ils choisissent plutôt de s’offrir des biens plutôt que de se les acheter ! En ce sens, l’avenir des métiers artistiques est plutôt chargé de promesses.