"Mon métier demande beaucoup de pratique, exige d’être consciente de chaque geste, de mettre son corps en résonance avec ce que l’on fait."

En quoi consiste votre métier?

La fabrication, réparation ou transformation de bijoux en diverses matières.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier?

Un peu touche à tout et happée par de nombreuses routes, le bijou m’offre un terrain de jeux merveilleux. J’aime l’histoire que ces objets particuliers portent, que je leur insuffle en les fabriquant ou, le plus important, l’histoire souvent extrêmement intime que va créer la personne qui l’intègre à sa vie, à ses habitudes, à son corps. 

Quelle formation avez-vous suivie?

Après un détour par les laboratoires de biologie, j’entreprends un CFC sur le tard, de bijoutière au Centre de formation professionnelle arts appliqués (CFPAA) de Genève. 

Quelles ont été les étapes marquantes de votre parcours?

Il est difficile d’en choisir une en particulier. Mon parcours est truffé de petites étapes qui ont toutes été marquantes à leur manière et qui font ce que je suis aujourd’hui. Si je devais en choisir une, ce serait ma première exposition en solitaire qui m’a permis de définir plus précisément ce vers quoi je tends. 

Quelle est votre devise?

Le mieux est l’ennemi du bien, mais je ne la suis que rarement.

En quoi votre métier est-il un "métier d'art"?

Il demande beaucoup de pratique, exige d’être consciente de chaque geste, de mettre son corps en résonance avec ce que l’on fait. Il fait appel autant à une sensibilité visuelle dans la recherche de la beauté de la forme qu’à une grande sensibilité haptique. 

Quelles sont vos principales sources d'inspiration?

Mes bijoux sont le fruit de mes pérégrinations, que ce soit la fascination pour les formes que nous offre la nature, l’exploration des possibilités d’une matière, un ressenti, un questionnement… 

Quelles sont les principales qualités requises pour exercer votre métier?

Précision, créativité, amour du travail bien fait, beaucoup de patience et de persévérance. 

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Quelles satisfactions retirez-vous de votre métier?

La sensation de tenir un objet dans ses mains qui, quelque temps plus tôt, était une simple idée en germe. Cette satisfaction est d’autant plus grande que le destinataire de cet objet va s’y lier de manière intime. 

Quelles sont les difficultés particulières de votre métier?

C’est de savoir mettre un terme à une réalisation. La recherche de la perfection peut parfois être un piège et source de frustration. 
 

Quelles sont les plus beaux projets auxquels vous ayez pris part?

Mes premières alliances réalisées pour un ami, signe d’une confiance qui m’est allée droit au cœur. 

Quelles sont vos plus grande et plus petite réalisations?

La plus petite est une paire de boucles d’oreilles avec une si petite tête de mort qu’il faut s’approcher extrêmement près pour la distinguer. La plus grande est une paire de bracelets de chevilles de 30 cm de diamètre. 
 

Comment voyez-vous l'avenir de votre métier?

L’arrivée de nouveaux outils transforme considérablement ce métier. Certains s’en saisissent, d’autres résistent. A chacun de trouver sa place dans tout cela. Selon moi, le métier de bijoutière n’est pas près de disparaître. Il reste tant de chose à explorer.