"La mécanique ne souffre d'aucun compromis. Une seule imperfection dans un réglage suffit à ce qu'une pendule s'arrête. Il faut alors y revenir, redémonter, reprendre les réglages."

En quoi consiste votre métier ?

Mon métier consiste à réparer, réviser et restaurer des pendules et horloges mécaniques de toutes sortes.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

J'aime l'histoire, je suis sensible aux choses du passé. J'apprécie également l'art et la beauté. Ces deux aspects se retrouvent souvent dans les pendules dont je m'occupe.

Quelle formation avez-vous suivie ?

Je me suis formé auprès de mon père qui possédait une petite fabrique de pendule neuchâteloise. J'ai également suivi une formation en mécanique.
 

Quelles ont été les étapes marquantes de votre parcours ?

La création de l'atelier de Pendulerie en 2016 a été une étape marquante de ma vie professionnelle.

En quoi votre métier est-il un "métier d'art" ?

Les pendules sont des objets mécaniques avec une composante artistique évidente. Cette recherche se fait voir dans l'exécution des cabinets décorés. La réalisation de ces cabinets, qui sont comme des écrins, nécessitent les compétences et les savoir-faire de nombreux artisans : ébéniste, peintre, doreur, émailleur, autant de métiers au service de la beauté.

Quelles sont vos principales sources d'inspiration ?

N'étant pas un créateur mais un restaurateur, je n'ai pas besoin d'inspiration. Mais j'ai besoin, comme tout un chacun, de me ressourcer, et ce ressourcement je le trouve dans la nature et la pratique du sport, en particulier le cyclisme. 

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Quelles sont les principales qualités requises pour exercer votre métier ?

La patience, la méticulosité, le goût du travail bien fait. 

Quelles satisfactions retirez-vous de votre métier ?

Redonner vie à mes pendules est important, mais plus encore est la joie que cela procure à mes clients. 
 

Quelles sont les difficultés particulières de votre métier ?

Sans nul doute l'exigence que la pendule fonctionne. La mécanique ne souffre d'aucun compromis. Une seule imperfection dans un réglage suffit à ce qu'une pendule s'arrête. Il faut alors y revenir, redémonter, reprendre les réglages. C'est parfois beaucoup de temps et d'énergie perdus pour corriger une erreur qu'on aurait préféré éviter.

Quels sont les plus beaux projets auxquels vous ayez pris part ?

Le rachat de la fabrique de pendule Eluxa en 2008 au côté de mon père a été un moment marquant de ma vie professionnelle. Un espace immense, près de 1000 mètres carrés dévolus à la fabrication des pendules, des dizaines d'établis, des tonnes de matières, de machines-outils, de bureaux qu'il a fallu trier, déplacer, rapatrier de Bienne à Yverdon, au cours de 50 jours de travail continu, sans pause. Un travail physique, pénible, une expérience marquante.

Quelles sont vos plus grande et plus petite réalisations ?

C'est une question à laquelle je ne peux répondre. J'ai réparé dans ma vie plusieurs milliers de pendules, mais il ne s'agit pas de réalisations. 

Comment voyez-vous l'avenir de votre métier ?

Le métier restera ce qu'il est. Il s'agira toujours et encore de démonter ces merveilleux mouvements, de les nettoyer, de réparer ce qui s'est usé au fil du temps. Cela restera un métier rare, seul quelques artisans passionnés le pratiqueront comme c'est le cas aujourd'hui. Espérons seulement que les possesseurs d'horloges auront à cœur de les entretenir. Cela, seul l'avenir nous le dira.