"Je dirais que la teinture est du domaine de l'artisanat et l'impression végétale du domaine de l'art. Comme la plupart de mes créations sont le fruit de ces deux techniques, mon activité se situe quelque part entre les deux."

En quoi consiste votre métier?

Mon métier consiste à extraire des couleurs principalement végétales et à les transférer sur des supports, le plus souvent du textile, puis de créer des accessoires ou vêtements avec ces textiles. 

Pourquoi avez-vous choisi ce métier?

Depuis toujours, j'ai été attirée par les fibres de tous poils (!), j'ai exploré de nombreux domaines du textile et c'est assez récemment que je suis tombée dans la marmite des teintures végétales. C'est une pratique qui regroupe la science (un peu de chimie), la botanique (entretien d'un jardin tinctorial) et la créativité. Ce métier prend ces origines loin dans le passé des teinturiers d'antan, c'est fascinant.

Quelle formation avez-vous suivie?

Je me suis formée à Londres en teinture et impression végétale en 2017 et 2018, suivie d'un an d'école préparatoire aux universités textiles anglaises, à Morley College, UK. Et bien avant cela, j'ai été initiée à tous les travaux d'aiguille avec ma grand-maman !

Quelles ont été les étapes marquantes de votre parcours?

La découverte de la teinture végétale a été une vraie révélation. Elle me permet de connecter mes compétences artistiques, techniques et scientifiques (j'étais ingénieure pendant 20 ans). S'en est suivi une autre étape importante; la création de mon jardin tinctorial où je cultive bons nombres de mes matières premières. Je démarre avec des graines de plantes tinctoriales et je termine avec une création en textile teinte, toujours unique.

Quelle est votre devise?

100% des choses que l'on ne tente pas échouent. W. Gretzky

En quoi votre métier est-il un "métier d'art"?

Où se situe la "frontière" entre l'art et l'artisanat? Vaste question à laquelle, je n'ai pas de réponse. Je dirais que la teinture est du domaine de l'artisanat et l'impression végétale du domaine de l'art. Comme la plupart de mes créations sont le fruit de ces deux techniques, mon activité se situe quelque part entre les deux.

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Quelles sont vos principales sources d'inspiration?

Très clairement la nature puisqu'elle m'offre généreusement toute la palette des couleurs que j'utilise.

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Quelles sont les principales qualités requises pour exercer votre métier?

Je crois qu'il faut être très curieux, persévérant, avoir une bonne dose de créativité, mais aussi de la rigueur, certainement comme pour un bon nombre de métiers d'artisans.

Quelles satisfactions retirez-vous de votre métier?

Créer au fil des saisons au rythme de la nature, associer des couleurs, trouver des harmonies toujours flatteuses à l'œil et y déposer une délicate empreinte végétale. Il me plaît aussi de transmettre mes connaissances au travers de cours que je dispense. 

Quelles sont les difficultés particulières de votre métier?

Il n'y a pas de difficultés particulières, mais de manière plus générale, et comme pour tous les métiers d'artisans, faire connaître, redécouvrir des techniques anciennes et faire en sorte que ce savoir ne se perde pas. 

Quelles sont les plus beaux projets auxquels vous ayez pris part?

Toutes les pièces que je crée me donnent beaucoup de satisfaction. Je n'ai pas, à ce jour, participé à de grands projets, ayant récemment découvert la teinture végétale, mais j'aimerais pouvoir travailler avec des écoles de création textile. 
 

Quelles sont vos plus grande et plus petite réalisations?

Rien de monumental, une petite empreinte de 5 centimètres me fascine tout autant qu'une pièce de textile de 2 mètres.
 

Quelle est l'anecdote la plus "croustillante" de votre vie professionnelle?

Que sans le savoir, tout le monde a pratiqué dans son enfance de la teinture végétale en teignant des œufs de Pâques avec des pelures d'oignon!
 

Comment voyez-vous l'avenir de votre métier?

Avec l'engouement que suscite le retour à la nature et aux choses plus locales, il y a un intérêt grandissant pour la teinture végétale,mais de là à en faire son métier, il y a un pas. Cette activité reste une niche.